Interview de Pierre CRABBE

Exposition au Kursaal les 7 et 8 octobre 2023 – de 10h à 18h

– Quelques mots pour te présenter :
J’ai 69 ans et je suis un photographe gourmand : je prends plaisir à manger de tout à partir du moment où je me sens bien là où je suis. Mon appareil peut bien rester dans mon sac tant que je ne me sens pas fondu dans le lieu, son ambiance et sa lumière. Je n’ai donc aucun apriori et je suis omnivore : rue, architecture, portrait de rue, paysage, tout me va et c’est ainsi que je découvre encore des facettes à développer dans ma façon d’aborder la photographie.

– Quand et comment as-tu débuté en photo ? Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?
Mes débuts remontent à l’enfance avec un Instamatic 50, mon adolescence avec un premier 24×36, ma jeunesse avec un Praktica, un Roleiflex ensuite jusqu’au jour où Guy Le Querrec en personne m’a fait comprendre que la photo pouvait devenir photographie, que l’auteur avait sa place pour la faire parler. J’avais presque 30 ans dans les années 80… Il était devenu, bien malgré lui, mon père en photographie. Aujourd’hui, j’ai compris que je pourrais revenir à la boite carrée avec un viseur dans le coin et que l’importance n’est pas là, quoi que, la technologie a du bon quand même !… 

– De quoi parle ton exposition ? 
Mon exposition est le témoignage de ma rencontre avec Marie-Louise, 93 ans, garde barrière en retraite. Je commençais un travail sur ces petites maisons passées à côté de la démolition et habitées par des propriétaires qui n’ont plus à garder la barrière devenue automatique. Il ne leur reste que le son des trains qui passent encore régulièrement et de la sonnerie qui annonce leur arrivée… Marie-Louise m’a invité à entrer dans son petit monde de vieille dame et m’a parlé de sa longue vie, de son concubin carreleur disparu depuis cinquante ans. Sa mémoire se perd, elle radote un peu, elle râle beaucoup et elle en veut à la terre entière. Elle n’a pas sa langue dans sa poche… Enfant elle poussait la charrue derrière le bœuf et elle y a perdu sa fécondité, c’est elle qui a fait naître son petit frère Jojo alors que le médecin n’arrivait pas, elle avait douze ans…

– En général, quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ? 
Comme je vous l’ai dit plus haut, je ne cherche rien, mes plus beaux sujets ont toujours été inattendus. La spontanéité est mon moteur, il suffit que j’aie envie de sortir mon appareil du sac pour passer à table, je suis un photographe gourmand…  

-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
https://fb.me/ouvretonoeil

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