Interview de Pierre-Yves MATHIEU

Exposition à Data Music du 7 au 28 octobre
Vernissage le 20 octobre à 17h30

Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 15h à 19h

– Quelques mots pour te présenter :
En photographie, je suis autodidacte. Toute mon enfance j’ai voulu être écrivain. Je suis littéraire de formation : DEUG de Français appliqué, Licence de Lettres Modernes, et première année de Master en Littérature Comparée. J’ai interrompu mes études parce que la vie associative prenait toute la place. J’ai fondé deux associations : Les jeunes gens là-bas dans le champ (création de fanzine, cartes postales à slogans et interventions dans la rue), et Medit (poésie locale). J’avais commencé à photographier et à exposer. J’ai exposé mes photographies depuis 1985, notamment à Orly, Arles et Marseille, et bien sûr dans le Jura et à Besançon, tant de fois.

– Quand et comment as-tu débuté en photo ? Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?
Pendant mes études de Lettres, j’ai découvert la photographie. Peut-être suis-je un littéraire qui s’est fourvoyé dans la métaphore au nitrate d’argent. Mes premières expositions étaient des tirages de 1,50m/1m que je développais, et tirais moi-même dans des chéneaux en plastic. Ils étaient rincés dans une baignoire. Il s’agissait de photos en noir et blanc, réalisées dans les friches industrielles ou militaires grandioses de Lorraine jusqu’à Marseille. J’agissais seul, et ne me souciais pas d’autorisations. J’y plaçais l’appareil sur pied, et pendant les 20 secondes du retardateur j’inscrivais dans le cadre mon corps nu, immobilisé en une position dansée. Parallèlement, j’ai voyagé et photographié le plus possible. C’est plus tard, que j’ai exposé mes « Photos de rues dans des villes étrangères. »

– De quoi parle ton exposition ? 
En 2015 je découvrais la grande île, et depuis j’y ai passé plus de 7 mois en 6 voyages. Depuis 2016, j’ai consacré plusieurs expositions à mon travail sur Madagascar. Ici, je présente pour la première fois uniquement des prises de vues réalisées dans deux villes : la capitale dans la montagne, et Mahajanga, ville côtière, lors de mon dernier voyage en février mars 2022. Il n’y a plus de photos des paysages merveilleux, seulement la rue et les gens, le quotidien de la survie, à mon niveau : celui d’un homme du peuple qui marche, rencontre et s’émerveille, cherche ce lien d’amour avec tous.

– En général, quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ? 
Je pratique la photo de rues, de la façon la plus traditionnelle et systématique. Je sors tôt tous les jours, avec les gens qui vont travailler, ou tard quand parfois ils font autre chose. Je suis mobilisé et furtif. Plutôt que chasser les anecdotes ou les récits sensationnels, je me nourris du quotidien des gens d’ailleurs, forcément adorables, puisqu’ils sont les dieux vivants d’un espace complètement neuf pour moi. Je capte sans rien comprendre, puis imprime la plastique des gestes de leur vie dans les lieux qu’ils se sont appropriés.

-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
https://pierre-yves-mathieu.fr/https://pierre-yves-mathieu.com/ – Instagram pymos1er

Laisser un commentaire

Previous post Interview de Marine JEANJEAN
Next post Interview de Brigitte LAMBEY