Interview d’Igor WOJTOWICZ

Exposition au « Centre Nelson MANDELA » de Besançon du 28 septembre au 19 octobre

du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00
Le samedi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 18h00

– Quelques mots pour te présenter :
Il y a huit ans, j’ai décidé de quitter Paris pour habiter à la campagne. Un changement géographique qui a accéléré un changement de carrière. J’ai tourné le dos à 25 ans dans la télévision et le cinéma où j’ai été producteur et réalisateur. Aujourd’hui, j’assume pleinement un statut de photographe et libère enfin ma passion pour la photographie.

– Quand et comment as-tu débuté en photo ? Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?
Mon père a eu un petit magasin de photo quand j’étais enfant, j’ai développé et tiré des photos avec lui avant l’âge de dix ans. Il m’a transmis le virus. Si j’ai toujours pratiqué la photo en dilettante, c’est à partir des années 2000 que j’ai commencé à réaliser de façon régulière des portraits de noctambules dans la nuit parisienne ou cannoise avec mon petit Leica CL. Puis, quand j’ai quitté Paris, mon père m’a offert son Rolleiflex. Faire des photos en moyen format fut un choc esthétique. Je n’ai jamais lâché cet appareil depuis. Je tiens à l’argentique pour mon travail artistique mais j’utilise aussi un Fuji Xpro2 numérique pour quelques commandes. J’ai compris il y a peu qu’à l’époque, je faisais des photos la nuit pour évacuer la frustration que je vivais dans le cinéma la journée. Avec la photo, je suis animé par le même sentiment de création, d’invention et d’observation du monde que dans le cinéma, avec l’avantage d’être seul et sans besoin financier lourd, sans la nécessité de décideurs extérieurs. Je me sens enfin libre de pouvoir créer des images à ma guise. Mon désir créatif est comblé à chaque déclenchement.

– De quoi parle ton exposition ? 
Là où je vis, pour gagner mon pain, j’ai appris à me servir de mes mains (ce que je n’avais jamais fait). J’ai touché à l’ensemble des métiers de rénovation de bâtisses anciennes, participé à la fabrication de meubles en matériaux nobles et rencontré des artisans et des artistes qui se servent de leurs mains pour créer. J’ai découvert la valeur du travail manuel. Ce sujet m’a semblé à ce point passionnant que j’ai décidé de réaliser des portraits photographiques d’artistes ou d’artisans qui se servent de leurs mains pour créer.

– En général, quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ? 
Malgré des recherches dans tous les genres photographiques, je dois me rendre à l’évidence, c’est le portrait qui m’anime. Même lorsque je photographie des paysages, je ne peux m’empêcher d’y placer des sujets. Lors de séances très brèves, improvisées, mais avec un appareil vieux de 60 ans, je tente de capter l’être profond dans le regard de mes sujets toujours un peu surpris par le dispositif. Je cherche ainsi une certaine authenticité de l’instant.

-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
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