Interview de Vincent GAUTIER

Exposition au Kursaal les 28 et 29 septembre 2024 – de 10h à 18h

– Quelques mots pour te présenter :
Homo photographicus, au mitan de sa date limite de consommation, observateur et distancié, volontiers ironique, tentant de produire des images aussi sensibles que les grains d’argent sur lesquels elles se fixent. J’évoque plutôt que je ne raconte, je réponds aux lumières plutôt qu’aux scènes, dans l’espoir de transmettre un semblant de poésie.

– Quand et comment as-tu débuté en photo ? Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?
Armé du vieux Canon FT QL de mon père, j’ai commencé la photo il y a 20 ans dans un club qui n’avait pas encore entamé le virage numérique. Cédant à mes penchants touche-à-tout et insatiable, j’ai expérimenté maint mediums et formats avant de revenir à mes premières amours : la photo noir et blanc argentique. Je vois la photographie comme un défi : composer à partir du réel, pointer un objectif sur le monde et projeter sur la pellicule une fenêtre vers un univers personnel.

– De quoi parle ton exposition ? 
Fasciné par la lumière d’un atelier d’auto-réparation de vélo, je l’ai photographié pendant un an, pour retranscrire son atmosphère, ses odeurs, sa vie avec ses occupants. Mécaniques usées, portraits spontanés, pièces entassées, ambiances de travail… L’absurdité et la poésie des accumulations, symptômes de l’éphémère des choses manufacturées que nous considérons périmées et que l’atelier s’emploie à réutiliser. Au-delà de l’esthétique, « De cambouis et de lumière » est un hommage à l’esprit du lieu : l’entraide, la débrouille, la récup. C’est un carnet d’ambiance, un huis-clos entre sensibilité et distance, l’humain et la mécanique, la caresse des lumières sur l’acier et les êtres.

– En général, quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ? 
Sans sujet de prédilection, je photographie à l’instinct, le quotidien, les contrastes, les juxtapositions, ce qui échappe à nos regards inattentifs. Mes photos sont le plus souvent issues d’errances urbaines, parfois champêtres, sans savoir ce que je cherche, ni ce que je vais trouver. Je sais seulement que chaque étape d’une prise de vue : l’observation, le cadrage, le déclenchement, le développement… me remplit d’un sentiment d’accomplissement dont je ne saurais plus me passer.

-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
www.egocyte.net

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