Interview de Lasototgraphy – Lauréat du prix Grain d’Pixel 2024
Exposition à la Brasserie Granvelle de Besançon, du 28 septembre au 20 octobre
Tous les jours de 10h à 20h
– Quelques mots pour te présenter :
Je m’appelle Mehdi et j’ai toujours été baigné dans l’art visuel. Passant du cinéma aux clips vidéos, j’ai toujours été happé par ce que peut raconter une image. J’ai étudié l’art et l’histoire de l’art pendant des années, ce qui m’a permis de comprendre que la sensibilité dans l’esthétique était ce qui me touchait le plus. Je suis passé par plusieurs corps artistiques et aujourd’hui je me consacre à la photographie et plus principalement au portrait, afin de pouvoir capturer la vérité sur le visage des gens.
– Quand et comment as-tu débuté en photo ? Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?
J’ai commencé la photographie quelques mois avant le Covid. Je réalisais un projet de nouvelle que je voulais illustrer par des portraits afin de créer une identité visuelle à mes personnages. Puis quand le Covid est arrivé, je me suis retrouvé sans modèles à photographier. Alors j’ai étudié la photographie et ce qu’elle représente pour moi. J’en ai conclu que la photographie représentait à mes yeux, une possibilité de capturer les émotions profondes. Trouver cette seconde où le/la modèle est sincère, où il/elle se détache de la réalité pour ne laisser place qu’à son for intérieur. Et pour accentuer cette émotion profonde, j’utilise principalement le noir et blanc car comme je le dis souvent : On ne peut pas mentir avec le noir et blanc.
– De quoi parle ton exposition ?
Mon exposition “Drag the line” parle de la sensibilité des artistes Drag. Car généralement, les Drag Queens sont perçues comme des chimères. Des femmes comme jamais ailleurs vous ne verrez et peu les regardent comme des êtres humains avec des sentiments. J’ai donc voulu personnifier ces personnages Drag pour les rendre humains. Et pour cela, je photographie ces artistes quelques minutes avant qu’ils/elles ne montent sur scène car c’est à ce moment-là, que s’opère la fin de leur transformation. Un moment où l’émotion humaine prend une place importante, un mélange entre stress, assurance et l’acceptation de libérer le Drag qui est en eux.
– En général, quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ?
Je suis toujours à la recherche de ce que l’on ne veut pas voir. J’ai commencé mon travail de l’image dans l’underground à une époque où le tattoo, le skateboard et les barbiers n’étaient pas à la mode. Venant de Saint-Denis, une ville où sa réputation nous rend invisible sauf pour de mauvaises raisons. Je cherche toujours à donner la place à ceux qui dérangent, à ceux qui sortent des clous avant que le mainstream les capture dans leur filet.
-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
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