Festival – Interview de Xav Darblanc
– Quelques mots pour te présenter :
Xavier, 44 ans. Photographe digital amateur depuis six ans environ, autodidacte et plutôt orienté ‘’grands’’ paysages, même si j’aborde d’autres sujets ou j’essaie de modifier ma manière d’aborder la photo.
– Quand et comment es-tu tombé dans la photo ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Ma mère était passionnée de photo et je lui piquais son Minolta de temps en temps. Puis en 4e et 3e, j’ai rejoint le club du collège où j’ai appris les fondamentaux en argentique (compo, règles des tiers, du triangle de la lumière, développement et tirage – ce que j’aurais besoin de réapprendre) mais à cause du lycée, de la musique et de plein d’autres éléments, j’ai arrêté… Et puis en 2010-2011, avec le développement des appareils numériques et d’Internet, je m’y suis replongé, au départ juste pour avoir mes propres fonds d’écran. Un ami s’y mettait aussi et voila… Mon premier réflex ne date que de fin 2013.
Quant à ce que ça représente… J’y mets tout ce que je suis et veux être. J’ai remarqué que mon humeur ou moral au moment du shoot est très présent sur mes photos, même si c’est tempéré avec le développement (que je retarde de quelques jours volontairement, afin d’avoir un meilleur œil critique sur mon propre travail).
– Quels sont les sujets qui t’intéressent ? qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ?
Les grands paysages, les évènements climatiques, les ciels nocturnes. Il y a une dimension Zen dans le fait de marcher dans la nature, de prendre le temps de respirer, de mourir de froid ou de chaud, de souffrir pour aller chercher LA photo et d’être seul face à soi même et au silence. Ca enseigne la patience, le respect de ce qu’on veut shooter et, pour moi en tout cas, ça vide l’esprit. Mais je pense de plus en plus à prendre des clichés plus spontanés (photo de rue, portraits ‘’volés’’, scènes de vie) quitte à avoir des photos qui seront moins recherchées et plus brutes techniquement, mais plus ancrées dans le réel et plus vivantes.
– Qui sont les photographes qui t’inspirent ou dont tu apprécies particulièrement le travail ?
Réponse très difficile car je fonctionne plus ‘’à l’œuvre’’ qu’à l’artiste mais je suis souvent estomaqué par les photos de National Geographic. Sinon j’aime beaucoup le travail de Vincent Munier ou Elena Shumilova, et bien d’autres…
Dans les ‘’Anciens’’, Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson, Lucien Clergues, Dorothea Lange, Walker Evans, Robert Capa… Il y en a tellement…
Et puis je suis énormément de photographes plus ou moins amateurs que j’apprécie, dont, bien sûr, mon pote et binôme, Eric Taillefer…
Je suis extrêmement fan de la philosophie photographique d’Arnaud Thiry.
Ceci étant, j’évite de trop plonger dans le travail des autres pour éviter de me poser des questions sur ma ‘’qualité’’ de photographe. Mon doute est mon meilleur ami mais aussi mon pire ennemi.
– Qu’est-ce que tu présentes dans ton exposition ?
Mon thème tourne autour de la douceur que les nuages, brumes et brouillards amènent aux paysages bruts. C’est beaucoup plus propice à la rêverie et à l’onirique, quitte à s’éloigner un peu du figuratif pur pour entrer dans une forme d’abstrait par moment.
Les photos sont des photos relativement récentes (2015. 2016. 2017), principalement prises depuis que je suis dans la région même si des photos plus anciennes sont possibles. Ma sélection finale n’est pas établie mais je pense présenter entre 10 et 15 photos.
– ET pour la suite ? des projets, des envies de découvertes, d’évolution ?
Me diversifier, même si mon cœur reste pour les paysages (mais il faut que j’aille les chercher de plus en plus loin et dans des conditions qui nécessitent plus de préparation).
J’ai quelques projets parallèles qui sont en gestation, des séries plus intimistes ou plus abstraites. Je tiens par contre à continuer à travailler en lumière naturelle mis à part un coup de flash si nécessaire.
Je pense aussi revenir à l’argentique (j’ai même ressorti le Minolta Dynax 7xi familial).
La photographie au mobile m’intéresse aussi. Je trouve que le mobile est très mal vu, pour plein de raisons, dans le milieu des photographes (ne pêchons-nous pas par orgueil ou suffisance ?), mais je pense que c’est un superbe outil photographique qui mérite qu’on s’y arrête.
De plus, des tas de gens sont intéressés par la photo mais sont rebutés par les prix exorbitants. Or, c’est un moyen simple et à la portée de tous de prendre des clichés. Et en étant tous sur un pied d’égalité, sans se réfugier derrière la technique ou le matériel, c’est un bon moyen de voir qui a une vraie âme de photographe.