Interview de Sarah FRANCESCONI
Exposition au Cabanon du 7 au 29 octobre
mardi, mercredi de 8h à 12h / jeudi, vendredi de 8h à 21h / samedi de 10h à 21h / dimanche de 10h30 à 13h
– Quelques mots pour te présenter :
Originaire de Morteau, j’ai toujours eu à cœur de raconter des histoires, grâce au théâtre pour commencer puis à travers des reportages en devenant journaliste. Sensible aux émotions et aux énergies des personnes que je rencontre, je prends beaucoup de plaisir à retranscrire ces moments en images, donner une place physique à celles et ceux qui réclament une place dans l’espace politique et social. Cette aspiration me porte depuis mes études et se poursuit dans mes choix professionnels et ma pratique de l’audiovisuel. J’aime particulièrement me retrouver au cœur des luttes, des mobilisations des « minorités », de celles et ceux dont je trouve les combats inspirants. Couvrir ces mouvements représente un moyen d’y prendre part et de les documenter à travers mon regard.
– Quand et comment as-tu débuté en photo ? Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?
Le début de ma pratique de la photographie s’entremêle avec celle de la vidéo. En 2020, j’ai décidé d’aller couvrir les mouvements de lutte contre la loi Sécurité Globale, dont une partie touchait directement à notre droit individuel à l’image dans l’espace public. Mon travail vidéo s’est rapidement transformé en essais photographiques sur ce mouvement. A ce moment-là, la photographie a représenté un outil formidable à mes yeux. Contrairement à la vidéo, la photographie fixe les actions. Elle isole un geste, un regard, une rencontre d’une séquence globale, contrairement à une prise de vue audio-visuelle qui fonctionne -classiquement- en 24 images par seconde. La photographie offre redonne une unicité à un moment, elle le rend précieux dans notre monde contemporain boulimique d’images qui se succèdent toujours plus vite. Rapidement, la photographie a représenté pour moi un moyen de couvrir des mouvements sociaux qui me tiennent à cœur, avec une liberté créative qui dépasse les formats imposés par la presse ou la télévision.
– De quoi parle ton exposition ?
Avec Marges floues j’invite la·e spectateur·ice à décentrer son regard et observer ce qui se passe en marge des manifestations, en marge de l’action principale. Toutes les photos sont tirées de mouvements sociaux, au cœur des actions, dans un périmètre sensible et flou. La part narrative des photographies souligne les autres facettes de l’événement couvert, celles qui n’attirent habituellement pas immédiatement le regard du spectateur mais que seul·e celle·ui qui est au cœur du mouvement peut saisir.
– En général, quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ?
Armée de mon appareil photo, j’ai essentiellement couvert des mouvements sociaux. Aller à la rencontre des personnes en lutte, documenter le bouillonnement et l’union qui naissent de ces moments de rencontres populaires c’est ce qui m’anime à chaque rendez-vous. Ces mobilisations, quasi hebdomadaires par période, sont comme une grande pièce où chacun·e tient un rôle avec des droits, des devoirs et la frontière entre les deux qui ne cesse de se déplacer. Passer de journaliste professionnelle à photographe me permet de faire un pas de côté par rapport à la place qui m’est tacitement attribuée.
-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
Instagram sarah_frcn