Festival – Interveiw de Stéphane Picard

– Quelques mots pour te présenter :

J’aime à dire que je suis un photographe peu assidu sauf à la lenteur.

– Quand et comment es-tu tombé dans la photo ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

J’ai commencé à pratiquer la photo adolescent en m’essayant à la photo dans les rues, souvent les rues tristes. Au temps de l’argentique et des nuits éclairées de rouge au labo. Je l’ai mise de côté quelques années puis l’envie est revenue. Envie ou besoin? De garder une trace de quelques moments, de quelques regards?

– Quels sont les sujets qui t’intéressent ? qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ?

Je suis bon public concernant les thèmes, de la photo de rue (même si aujourd’hui je me pose beaucoup de questions quant au droit à l’image ou plutôt au droit de ne pas souhaité être photographié) à la photo animalière ou encore d’architecture pour laquelle j’ai souvent beaucoup d’admiration. Et bien sûr de paysage. Mais il se trouve que depuis quelques années je pratique essentiellement la photo de modèles où j’essaye de «mettre en beauté», ce qui est très subjectif évidemment. Je crois que la beauté (de manière générale, que ce soit de modèles ou de paysages ou animalière) est apaisante à regarder et de ce fait je crois indispensable.

– Qui sont les photographes qui t’inspirent ou dont tu apprécies particulièrement le travail ?

Même si évidemment la liste serait longue la première à qui je pense quand on me pose cette question est Lillian Bassman. Ensuite pour répondre j’ai regardé dans ma bibliothèque et y ai vu des livres de Jean-François Jonvelle, Bettina Rheims, Peter Lindbergh, Petter Hegre, Guido Argentini, David Drebin. Et bien d’autres que je croise parfois dans les festivals dont par exemple Alain Rivière-Lecœur dont les derniers travaux m’ont beaucoup touché.

– Qu’est-ce que tu présentes dans ton exposition ?

Alors que je cherchais un titre à cette série de photos prises dans les Iles Grecques que j’aime beaucoup je savais que je voulais y voir apparaître le mot «fuite». En cherchant alors dans un dictionnaire les différentes définitions j’ai trouvé et aimé celle-ci : « la fuite est une allure de sauvegarde adoptée par un voilier au portant (vent arrière), dans des conditions de gros temps, quand le bateau risque d’être roulé en se maintenant à la cape. On y est poussé par le vent et la mer ».

Alors en ces années, et celles à venir, de gros temps et de risque immense d’être roulés, j’ai voulu garder une trace du vent, de la mer, du soleil. Montrer une fuite par abandon de soi aux éléments. S’abandonner à ne rien faire, à ne rien faire d’autre qu’abandonner le combat.

– ET pour la suite ? des projets, des envies de découvertes, d’évolution ?

Des envies oui mille . Concernant la photo je prépare une série de flous . J’ai toujours aimé les flous mais de façon amusante voire intrigante je vois bon nombre de mes amis photographes y venir ou revenir aussi….serait-ce une évolution normale avec l’âge? Sinon dans la photo me manquent parfois les mots ou un petit air de musique alors je réfléchis à quelque évolution mais je suis lent et prends plaisir à l’être alors cela peut prendre bien longtemps.

Le site internet de Stéphane : https://stephane-picard.book.fr/

Laisser un commentaire

Previous post Festival – Interview de Alain Genevois
Next post Festival – Interview de Armelle Moindrot