Interview de Francesco ZANIN

Exposition à la Brasserie Granvelle, du 4 au 26 octobre

Tous les jours de 8h à 23h (éviter les heures de repas).

– Quelques mots pour te présenter :
Je suis né en 1978. Quand on était enfant dans les années 80, on se disait qu’en l’an 2000 il y aurait des voitures volantes, qu’on voyagerait dans l’espace et qu’on utiliserait des montres pour se parler d’un bout à l’autre du monde. En attendant que tout cela arrive, on jouait au ballon dans la rue, les téléphones étaient enchainés par leurs fils aux maisons nous laissant libres dehors, et le soir, en famille, on regardait les gendarmes à St Tropez sur des gros téléviseurs à l’écran bombé et aux angle arrondis. On avait soif de futur, et aujourd’hui, parfois, je me demande si l’avenir, ce n’était pas mieux avant ?

– Quand et comment as-tu débuté en photo ? Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?
Mes tout premiers souvenirs en tant que photographe remontent à mes 10 ans environ. C’était avec des appareils photos jetables à 24 ou 36 pauses. Je prenais tout en photo : les gens, les paysages, les choses… Ce qui me fascinait et me fascine encore, c’est que la photo ouvre des routes parallèles entre le temps qui s’écoule en continue et un instant qui demeure fixé. La photo crée une permanence dans un monde sans cesse changeant. Depuis trois ans environs, je fais essentiellement de la photo instantanée toujours dans une quête de dialogue avec le temps.

– De quoi parle ton exposition ? 
Ce sont des photos instantanées prises lors des marchés aux puces dédiées au « vintage » -photos prises avec un Polaroid SX-70 (l’appareil doit avoir mon âge). J’aime les ambiances de ce type de manifestations car on peut y faire un voyage dans le temps entouré de passionnés. C’est aussi l’opportunité de mettre en perspective un passé (souvent un peu idéalisé) et le monde contemporain. On y voit des enfants poser des questions sur des objets qui leurs semblent étranges à leurs parents ou grands-parents (pour qui ces mêmes objets sont parfois si familiers). Enfin, le fait de donner une 2ème vie (voir 3ème et plus) à des objets et une forme de résistance douce et joyeuse au consumérisme effréné…

– En général, quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ? 
Je n’ai pas de sujet de prédilection. Comme à mes 10 ans, je continue à photographier des gens, des paysages, des choses… Ce que je cherche à traves la photo, c’est un cheminement vers le lâcher prise. Fixer un instant tout en acceptant de le laisser aller. J’apprécie tout particulièrement les contraintes de la photo Polaroid qui impose de ne pas tant chercher à obtenir un résultat précis, et qui invite à aller à l’encontre de conditions qui, lorsqu’elles sont réunies, captent l’âme du temps avec toutes ses petites imperfections.

-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
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