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Exposition Yves Petit : Un non monde

avril 12 - avril 20

Galerie de l’ancienne poste
98, Grande Rue
25000 Besançon

Horaires :

  • Samedi 12 et Dimanche 13 de 10h00 à 18h00
  • du mardi 15 au dimanche 20 de 14h00 à 18h00

Un Non-Monde

La relation que j’établis avec les publics en situation de vulnérabilité, qu’il s’agisse de patients à l’hôpital, de résidents en Ehpad ou de détenus, partage un dénominateur commun : ces participants abandonnent leurs réserves, laissant de côté la façade qu’ils arborent habituellement en société. Les échanges deviennent alors authentiques, se tissant d’humain à humain, de cœur à cœur.

Ces photographies ont été réalisées dans les maisons d’arrêt de Besançon et de Vesoul, des établissements accueillant des personnes en détention provisoire, celles dont la peine ou le reliquat de peine ne dépasse pas deux ans, ainsi que des condamnés en attente d’affectation dans un autre lieu. Les portraits capturés ici sont anonymes, préservant l’identité de chacun. À travers ces images, on peut ressentir la solitude, l’angoisse du temps qui s’étire, et la peur omniprésente.

Bertrand Kaczmarek (Professeur agrégé de philosophie Ancien directeur adjoint de prison) souligne : « Ce que racontent les condamnés, notamment les anciens détenus, c’est que la source principale de souffrance en prison est avant tout la peur des codétenus. […] C’est un milieu où l’inquiétude et la peur sont permanentes. Et lorsque l’on affirme que la prison est inhumaine, il faut plutôt orienter notre réflexion vers ce point plutôt que de se concentrer uniquement sur la privation de liberté. »

Malheureusement, les initiatives pour les détenus restent trop rares, touchant un nombre très limité de personnes. Lors de mes ateliers, j’ai composé avec des groupes de neuf participants maximum, se réunissant une fois par semaine, mais il manquait régulièrement un ou plusieurs membres. Dans un établissement comme celui de Besançon, qui accueillait 425 personnes au 1er janvier 2025 alors que sa capacité opérationnelle est de 256, ce nombre reste dérisoire. Il est indéniable que ceux ayant commis des délits ou des crimes doivent être écartés de la société, mais il est absurde de penser qu’en les maltraitant, nous parviendrons à les réhabiliter. Au contraire, cela ne fait qu’aggraver les problèmes.

Il est impératif de donner un sens à la détention, tant pour le bien-être des prisonniers que pour celui de la société. Tout ce temps passé en isolement pourrait être valorisé par des formations et des actions culturelles, facilitant ainsi la réinsertion des détenus. Comme le souligne Bertrand Kaczmarek, « Aujourd’hui, plus de la moitié des condamnés ont moins de 30 ans. Ces jeunes, s’ils n’étaient pas condamnés, devraient être à l’université, en école, en formation, etc. Au lieu de cela, ils sont maintenus dans l’oisiveté. »

Le philosophe Michel Foucault, quant à lui, rappelle que « des rebelles entrent en prison et ce sont des délinquants qui en sortent. »

Yves Petit

Détails

Début :
avril 12
Fin :
avril 20
Catégorie d’Évènement:

Lieu

Galerie de l’Ancienne Poste
98 grande rue
besançon, 25000 France
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