Interview de Cyril AMOURETTE
Exposition à la mairie de Saône du 01/10 au 23/10 2022
– Quelques mots pour te présenter :
Je m’appelle Cyril Amourette, je suis écrivain, poète et photographe. Je ne suis absolument pas musicien, ni peintre. À mon grand désespoir.
– Quand et comment es-tu tombée dans la photo ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Je me souviens avoir pris une photo, lors d’un voyage en Alsace en famille. Je devais être adolescent. Je ne sais pourquoi j’ai pris ce cliché, de la fenêtre de la voiture. Une route, une ferme, un panneau. Quelques jours plus tard, une fois le cliché développé (technologie et attente d’un autre temps), j’ai été fasciné, absorbé par ce paysage. Il n’avait rien à voir avec ce que j’avais vu de mes yeux, c’était un autre lieu, un autre monde. Je l’avais créé avec l’appareil photo. Je ne sais pas où se trouve cette photographie. Je ne sais pas où se trouve ce lieu.
– Quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ?
Mes déambulations et errances dans le paysage, dans le monde, préfigurent mes clichés. Je marche, puis je photographie. C’est une rencontre. Un accident. Une erreur. Je photographie ce que je découvre, je découvre ce que je photographie.
– Qui sont les photographes qui t’inspirent ou dont tu apprécies particulièrement le travail ?
Les grands classiques : Christopher Eggleston, Gregory Crewdson, Martin Parr, William Klein. Plus récemment les paysages et la lumière des Pays-Bas de Thieu Riemen, l’exploration méthodique et géographique de la France par Éric Tabuchi, les paysages hallucinés et quasi abstraits de Danila Tkachenko.
– Qu’est-ce que tu présentes dans ton exposition ?
J’emprunte ce titre, « Manière de faire des mondes », au philosophe Nelson Goodman. Je cherche dans un quotidien souvent banal, dans des paysages vus et revus, des portes d’entrée vers un mystère, un pas de côté dans le réel. Un réenchantement par le point de vue. Par une lumière, une ombre, une fleur, un chemin, on peut entrevoir cet inframonde qui nous entoure, nous échappe bien souvent, mais qui est bel et bien là.
– Et pour la suite ? Des projets, des envies de découvertes, d’évolution ?
Je vais refaire, ce que j’ai un peu délaissé ces dernières années, des paysages plus urbains. La France périphérique — terme à la mode en ce moment — est un formidable terrain d’expérimentation formelle et d’interrogation métaphysique. Et je vais continuer à marcher, marcher, marcher.
-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
www.cyrilamourette.fr