Interview de Charlotte JOLY
Exposition à l’espace Grammont du 24/09 au 23/10 2022
– Quelques mots pour te présenter :
Je m’appelle Charlotte, J’ai 29 ans, j’ai débuté la photographie à l’âge de 15 ans. Je suis titulaire d’un CAP et d’un BTM photographe. De nature introvertie mais passionnée, il paraît que je suis bavarde quand les bons sujets sont abordés.
– Quand et comment es-tu tombée dans la photo ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Assez tôt, au collège, toutes mes copines commençaient à avoir un appareil photo offert par leurs parents. Avec un peu de retard, ce fut un jour mon tour, je ne l’ai plus quitté, et avant ma fin d’année de troisième j’ai décidé que ce serait la voix professionnelle que j’allais suivre. La photographie fait partie intégrante de ma vie et de mon identité, même si je n’en parle pas toujours ou que ça ne se voit pas. Dès que j’essaye d’expliquer mon rapport à cet art, le mot évidence revient très souvent. Mes yeux sont des viseurs, et j’ai souvent souhaité que cligner suffirait à déclencher, que ma mémoire prendrait alors cette image, ce souvenir, et le rangerait avec minutie dans la bibliothèque d’images de mon cerveau. Il n’y a jamais de pause, je vois toujours tout comme à travers mon appareil.
– Quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ?
Beaucoup de sujets m’intéressent, la photographie de rue, l’urbex, les reportages, les voyages. De manière plus globale, peu importe le sujet, j’aime capturer l’instant. Un regard, une lueur, un reflet, une ambiance, ce truc indescriptible qui me fera regarder mon image et me dire : c’est la bonne, ce n’est pas forcément beau, ça provoque simplement quelque chose en moi.
– Qui sont les photographes qui t’inspirent ou dont tu apprécies particulièrement le travail ?
Ils et elles sont tous très différents, de Nan Goldin à Harry Gruyaert en passant par Stanley Greene mais aussi Walker Evans, Salgado, Koudelka, Diane Arbus ou Stephen Shore. J’ai étudié le travail de beaucoup d’entre eux pendant mes années d’études et m’en suis imprégné. Je suis également le travail de beaucoup de photographes contemporains mais la profusion m’empêche d’en citer.
– Qu’est-ce que tu présentes dans ton exposition ?
Je présente une petite série d’images que j’ai faites au camp des Dunes en 2015, dans ce qui était anciennement la Jungle de Calais. J’ai eu l’opportunité de passer quelques jours là-bas grâce à ma famille, mon oncle et ma tante, qui avec leur association (Paix et Providence) faisaient régulièrement des trajets pour venir en aide aux migrants, matériellement parlant, mais également pour apporter un soutien psychologique et simplement vivre des moments de partage. Ce fut court mais très intense, les quelques rencontres que j’y ai faites furent très enrichissantes, mais raconter ce que j’ai vu, vécu, ce dont j’ai été témoin là-bas nécessiterait bien plus que quelques lignes. Je me suis dit que des images y aiderait peut-être.
– Et pour la suite ? Des projets, des envies de découvertes, d’évolution ?
J’ai beaucoup trop longtemps laissé dormir mon travail dans de vieux dossiers, j’ai envie de dépoussiérer tout ça, de l’aborder avec un œil nouveau, de le mettre en forme pour enfin l’offrir au monde. Également de recommencer à produire des séries. La photographie sociale, les témoignages de conflits, sont des sujets qui m’attirent particulièrement mais difficile à aborder. Il se pourrait également qu’un projet de vente de cartes postales et de t-shirts voit le jour avant fin 2023.
-Lien hypertexte vers le site internet où l’on peut te retrouver :
https://instagram.com/cj.photowall