
Interview d’Eddy WEGRZYN
Exposition à la Maison de quartier de Montrapon, du 4 au 26 octobre
Lundi à vendredi 9h-12h & 14h18h
– Quelques mots pour te présenter :
Je m’appelle Eddy Wegrzyn, j’ai 38 ans. Je suis un photographe autodidacte basé en Meuse, passionné par le vivant. Mon approche est à la fois instinctive, contemplative et engagée. J’alterne entre l’immobilité de l’affût et la curiosité de l’errance. J’exerce le métier d’éducateur spécialisé ou j’accompagne des enfants en situation de handicap.
– Quand et comment as-tu débuté en photo ? Qu’est-ce qu’elle représente pour toi ?
J’ai commencé la photographie lors d’un premier voyage au Canada. C’était d’abord une manière de ne pas oublier, un outil de mémoire. Progressivement, elle a pris une part significative dans ma vie. Mon regard s’est formé au contact de livres et de rencontres avec les grands noms de la photographie. Après plusieurs années de pratique en photo sportive, c’est tout naturellement que je me suis tourné vers la faune sauvage, d’abord lointaine puis proche de chez moi. La photographie animalière est aujourd’hui pour moi un engagement silencieux, une tentative de révéler et montrer ceux qui restent/ce qu’il reste…
– De quoi parle ton exposition ?
L’exposition s’inscrit dans le cadre de mon « PROJET Vulpes – Un autre sauvage est possible », une exploration poétique et politique du renard dans nos paysages anthropisés. Elle questionne la place du sauvage dans un monde où l’humain modèle tout. J’y montre des comportements simples mais signifiants, où certains individus – sans être apprivoisés – tolèrent ma présence. Plutôt que de chercher le spectaculaire, j’essaie de témoigner d’une forme de cohabitation possible, d’un lien fin entre deux espèces capables de s’observer et de cohabiter.
– En général, quels sont les sujets qui t’intéressent ? Qu’est-ce que tu y cherches, y trouves ?
Je suis curieux de nature et m’intéresse à une grande variété de sujets, mais dans le cadre de la photographie animalière et plus particulièrement à travers le “Projet Vulpes”, ce sont les comportements discrets et les présences furtives qui me fascinent. Je m’attache à ces instants où l’animal, sans fuir, accepte d’être vu. Pour moi, il y a une forme de résistance dans cette exposition volontaire, dans ce choix de ne pas disparaître, l’animal résiste lorsqu’il se montre. À travers mes images, je cherche à capturer cette zone trouble entre familiarité et distance, entre cohabitation et indifférence. Mon approche, à la fois éthologique et poétique, vise à mieux comprendre comment certains individus, à l’image des renards que j’observe, parviennent à dépasser la peur apprise. Et ce que cela dit, aussi, de notre propre rapport au vivant.
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